Présentation des croqueurs


Nous percevons chaque jour la lente disparition des vergers et des haies sauvages. Les conséquences sont sensibles :

  • disparition de variétés de fruits locales
  • appauvrissement (uniformisation) de la biodiversité, des écosystèmes, des paysages

Les causes sont nombreuses et parfois liées, citons ainsi :

  • Évolutions des métiers liés à la terre (mouvement amorcé à l’entre-deux guerres) : nécessité de plus grandes surfaces pour assurer le revenu des exploitants, matériel plus puissant, disponibilité des engrais, regroupement d’exploitations ; augmentation de la pression fiscale (à partir de 1970)
  • Deuxième révolution agricole : les vaches ne mangent plus uniquement de l’herbe, on les alimente aussi avec des céréales et oléagineux : maïs (“maïs fourrager”), colza… Cela nécessitera le labour des terres, et tout ce qui le contrarie va être éliminé et nivelé : haies, vergers, arbres isolés, chemins creux, ruisseaux…
  • Désertification des campagnes dûe au paupérisme, au baby-boom, vers 1940-1960
  • Rupture du lien à la terre, rupture dans la transmission héréditaire des valeurs (respect de la nature, comment produire soi-même, comment se nourrir/cuisiner)
  • Modification des modes de production des fruits et légumes (cultures intensives) et de distribution, avec gains de temps, d’argent et de fatigue pour le foyer
  • Terres revendues ou louées aux exploitants agricoles, suite à héritages ou remembrements : concentration des surfaces et uniformisation des cultures
  • Remembrements “mal” menés, qui font disparaître les enclaves pouvant accueillir des vergers, ou qui suppriment les vergers lors d’échanges de lots (on a vu d’anciens propriétaires couper leurs arbres afin que les nouveaux n’en profitent pas)
  • Suppression des arbres accidentogènes le long des routes, initialement plantés pour apporter de l’ombre et des fruits (récoltes revendues via une sorte d’affouage)
  • Pression immobilière à proximité des villages, où se trouvent souvent la ceinture de vergers et jardins (le meix)
  • Appauvrissement de l’offre des pépiniéristes : pas plus de 10 variétés de pommes au catalogue, et bien souvent les mêmes chez tous les pépiniéristes, directement liée à la demande d’un consommateur mal informé
  • Moindre consommation d’alcool, luttes contre l’alcoolisme, problème de l’alcool au volant, disparition des droits de distillation

Si, dans les domaines de l’aménagement paysager ou des haies sauvages, il semble qu’un peu de volonté collective permette d’espérer le retour à un certain niveau de qualité (cf. primes à la plantation des haies, efforts de la DDE), il ne peut en être de même pour les variétés de fruit locales. En effet, une fois celles-ci disparues, il est impossible de les réintroduire, par définition. La matière est bien un “patrimoine vivant et menacé”. Déjà, sur le territoire français, certaines variétés dûment identifiées il y a 100 ans sont devenues introuvables. Tout est donc à craindre au  niveau local, où des variétés n’ont tout simplement jamais été recensées.

Les actions de l’association
Actions publiques

  • Démonstration de tailles et greffes au printemps et fin d’été
  • Participation à des comices agricoles, à des fêtes de l’environnement, à des forums
  • Organisation de la fête de la pomme
  • Actions scolaires

Actions internes à l’association

  • Bourse aux greffons de variétés locales
  • Séances de pomologie
  • Échanges sur les thèmes de la transformation des fruits : pâtisseries, liqueurs, distillation …